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Nice Matin : « Le Département tend la main aux agriculteurs »

jeudi 10 mars 2022

Préservation des terres agricoles, coup de pouce aux circuits courts et le bio, aide aux vétérinaires de montagne… : Charles Ange Ginésy a présenté le « plan agricole et rural départemental ».

Article du 13 décembre 2021

Par L. B.

La terre plus que jamais précieuse. La crise sanitaire a ramené le consommateur à l’essentiel : manger mieux, sain, d’ici. Elle a, en même temps, rappelé la vulnérabilité de la production alimentaire locale et les difficultés des professionnels. Une priorité pour Charles Ange Ginésy, le patron des Alpes-maritimes, qui a présenté vendredi le plan agricole et rural départemental 20212028.

Soutenir les 1 824 exploitations du territoire, préserver les 162 000 hectares de terres cultivées, développer de nouveaux projets, « booster » le bio, s’adapter au dérèglement climatique. Et surtout, aider les maraîchers, horticulteurs, apiculteurs, viticulteurs, oléiculteurs, éleveurs « qui donnent énormément d’eux-mêmes pour offrir avec passion des produits de niche » : c’est le fil rouge de ce plan, qui sera soumis au vote des conseillers départementaux lors de la prochaine séance plénière, début 2022. La collectivité, qui a engagé 9 millions d’euros d’investissements depuis 2015, annonce « une politique plus massive et volontaire ». On vous présente les principales nouveautés.

Soutenir le foncier agricole

« Le problème du foncier, c’est que le prix est arrivé à un tel niveau que les propriétaires attendent que leurs terres deviennent constructibles », entame Charles Ange Ginésy. Résultat : les agriculteurs qui veulent s’installer ou s’agrandir n’ont pas les moyens d’acheter leurs champs. Le Département met déjà la main à la poche pour soutenir les projets viables, en donnant jusqu’à 40 % du montant d’acquisition. La collectivité va intensifier son action en créant une commission qui travaillera avec les maires et les professionnels.

La collectivité va également instaurer des périmètres de protection et de mise en valeur des espaces agricoles et naturels périurbains. Une convention avec la Safer Société d’aménagement foncier et d’établissement rural) pour faciliter les préemptions est aussi à l’étude.

Davantage d’aides pour les jeunes agriculteurs... et les autres

Un coup de pouce pour les jeunes qui veulent s’installer : en complément des aides de l’europe et de l’état, le Département octroiera une bourse d’un montant de 4 000 à 10 000 euros. Pour les agriculteurs chevronnés qui ont besoin de moderniser leur exploitation, l’aide augmente, et de plus de 20 %, si le projet concerne du bio.

Des remplaçants pour les fermiers

Le Département va financer une association, qui aura pour mission de trouver des remplaçants pour les professionnels. « Un agriculteur ou un éleveur qui fait les 35 heures, ça n’existe pas ! Ils prennent sur leur vie de famille, sur leur temps et ils ont besoin parfois de récupérer ! », a justifié Charles Ange Ginésy.

Favoriser les circuits courts

Plébiscités par les consommateurs, notamment depuis la crise sanitaire, les circuits courts font partie des priorités du Département. Qui va, notamment, créer une structure autonome pour développer la plateforme « 06 à table » portée, jusqu’à présent, par la seule chambre d’agriculture.

L’année dernière, cette plateforme a livré plus de 250 tonnes de fruits et de légumes produits par cinquante exploitations locales à la cantine de 40 collèges, 30 écoles, 16 lycées et cinq Ehpad des Alpes maritimes. Pour alimenter ce réseau sont aussi prévues la création de fermes connectées et la mise à disposition de terrains d’expérimentation.

Une salle de découpe à l’abattoir du Mercantour

Le sujet est délicat… alors Charles Ange Ginésy marche sur des oeufs : « Nous soutenons l’abattoir du Mercantour (à Puget-théniers, Ndlr) : sans cela, il n’y aurait plus d’élevage sur notre territoire. Mais L214 nous a secoué le cocotier. Il est évident qu’il y aura moins de consommation de viande, et un développement des protéines végétales. » En attendant, le Département va faire aboutir un projet de salle de découpe.

Financer des études de vétérinaires

En zone rurale, les médecins manquent. Et les vétos aussi. Le conseil départemental, qui offre déjà 110 000 euros à cinq vétérinaires pour les soins aux animaux de montagne, veut aller plus loin et subventionner une partie des études de futurs vétérinaires qui s’engageront, en contrepartie, à exercer, au minimum cinq ans, en montagne.

Photo : À la tête de la ferme bio Lavancia à Puget-théniers, Agnès Papone salue les dispositions du Département pour protéger les terres agricoles. Encore faut-il que tout le monde joue le jeu, nuance-t-elle.